Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un élément clé de la politique énergétique en France. Depuis plusieurs années, il fait l’objet de réformes successives visant à renforcer sa fiabilité et son rôle dans la transition énergétique des bâtiments. Les diagnostiqueurs immobiliers doivent ainsi s’adapter en permanence aux évolutions réglementaires pour garantir des évaluations précises et conformes aux exigences légales. Mais quelles sont les dernières évolutions du DPE et comment bien s’y préparer en formation ?
Les dernières évolutions réglementaires du DPE
Depuis la réforme majeure de 2021, le DPE est devenu opposable, ce qui signifie que les propriétaires et locataires peuvent désormais se retourner contre un diagnostiqueur en cas d’erreur manifeste. Cette évolution a renforcé l’exigence de fiabilité et la responsabilité des professionnels du secteur.
Une autre avancée importante concerne la méthode de calcul. Depuis cette réforme, l’évaluation énergétique d’un bien repose sur une méthode unifiée basée sur les caractéristiques du bâtiment (isolation, chauffage, ventilation, etc.), et non plus sur les factures de consommation des occupants. Cette approche vise à homogénéiser les résultats et à éviter les écarts parfois constatés auparavant.
À partir de 2025, les logements classés F et G seront interdits à la location, marquant une nouvelle étape dans la lutte contre les passoires thermiques. Cette mesure impose aux propriétaires bailleurs de réaliser un audit énergétique et des travaux avant de pouvoir remettre leur bien sur le marché locatif. Pour les diagnostiqueurs, cela signifie une demande accrue de prestations DPE et d’audits énergétiques, renforçant l’importance d’une formation complète et à jour.
Par ailleurs, la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre dans le classement énergétique devient un critère de plus en plus central, ce qui impacte directement la façon dont les diagnostiqueurs doivent appréhender leurs évaluations.
Les impacts de ces évolutions sur la formation DPE
Face à ces évolutions, les formation DPE doivent intégrer des modules actualisés, prenant en compte les nouvelles exigences légales et méthodologiques. Les futurs diagnostiqueurs doivent apprendre à maîtriser la nouvelle méthode de calcul, notamment à travers des exercices pratiques et des études de cas concrets.
L’aspect juridique du DPE prend également une place de plus en plus importante dans les formations. Avec son caractère opposable, il est essentiel que les diagnostiqueurs connaissent parfaitement leurs obligations légales et leur responsabilité pour éviter d’éventuelles contestations.
La maîtrise des logiciels de calcul réglementaires est un autre point crucial de la formation. Des outils comme ClimaWin, Perrenoud ou DPE Win sont utilisés pour réaliser les diagnostics, et leur bonne utilisation conditionne la fiabilité des résultats. Une formation efficace doit donc inclure des sessions pratiques sur ces logiciels.
Enfin, avec la montée en puissance des audits énergétiques réglementaires, les formations DPE tendent à se rapprocher des cursus d’auditeur énergétique. Acquérir une double compétence en diagnostic et en audit peut représenter un atout considérable pour les professionnels souhaitant anticiper l’évolution du marché et élargir leur champ d’intervention.
Comment bien se préparer aux évolutions du DPE en formation ?
Pour s’assurer d’une formation en adéquation avec les nouvelles réglementations, il est primordial de choisir un organisme de formation reconnu, proposant un programme mis à jour et couvrant l’ensemble des compétences requises. Il est recommandé d’opter pour une formation dep tarif certifiante et éligible au CPF, garantissant un enseignement conforme aux exigences du métier.
Les candidats doivent également privilégier les formations incluant des mises en situation réelles, avec des études de cas basées sur les nouvelles normes et l’utilisation des logiciels de calcul réglementaires. Une approche théorique seule ne suffit plus : l’apprentissage doit être axé sur la pratique et l’application terrain.
Un bon moyen d’anticiper les évolutions du DPE est aussi de suivre une veille réglementaire régulière. Les diagnostiqueurs en formation peuvent s’informer via des sources officielles comme l’ADEME, le Ministère de la Transition Écologique, ou encore les syndicats professionnels qui publient des mises à jour sur les évolutions du métier.
Pour ceux qui envisagent une spécialisation ou une montée en compétence, il peut être intéressant de compléter la formation DPE avec des modules sur l’audit énergétique, la thermographie infrarouge ou les bâtiments passifs, des domaines en pleine expansion qui renforceront l’employabilité et la polyvalence des diagnostiqueurs.
Les évolutions réglementaires du DPE imposent aux diagnostiqueurs une mise à jour constante de leurs compétences et de leurs outils. La réforme de 2021, l’interdiction progressive des passoires thermiques et la place croissante des émissions de CO₂ dans le calcul du DPE sont autant de changements qui transforment la profession. Pour être pleinement opérationnel, il est essentiel de suivre une formation adaptée, à jour et axée sur la pratique. Avec une formation bien choisie et une veille régulière, les diagnostiqueurs pourront anticiper les nouvelles exigences du marché et s’assurer une carrière pérenne et en phase avec les enjeux énergétiques actuels.